San Pedro (ou Saint Pierre pour les non hispanisants)Deuxième désert du voyage : Après le désert de Gobi, le désert d'Atacama. Tous les déserts ont un ptit quelque chose de plus que les autres. Celui-ci c'est déjà l'altitude : San Pedro est perchée à 2400 mètres d'altitude ! D'ailleurs la ville porte bien son nom: Saint Pierre! Ca aurait été Saint Yorre ça aurait fait moins authentique! On a posé nos sac à rubans pendant plusieurs jours à San Pedro, avec une bonne partie de la clique de Valpo: Marine & Guillaume, Noémie & Romain, Benjamin. L'ambiance fait très far-west : les maisons sont en terre, plein de sable et de poussière dans les rues, des bottes de pailles qui traversent (j'exagère à peine). Et dans cette atmosphère particulière : La Franchuteria ! Une boulangerie/viennoiserie française qui paye pas de mine mais qui fait du pain, des croissants et chocolatines (à ne pas confondre avec des pains aux chocolat) au feu de bois : certainement les meilleurs qu'on ait mangé depuis bien bien longtemps, même en France ! San Pedro c'est pas seulement des chocolatines, c'est un ptit village de 4000 habitants, fort agréable avec des rues piétonnes, des restos attrayants... On a même gouté de la glace au quinoa! Mais c'est aussi et surtout un bon camp de base pour aller visiter un tat de sites dans les parages. Et là fini la Patagonie verdoyante, bonjour le sable, le soleil et le ciel bleu ! Vallée de la Muerte et QuitorOn est entré directement dans le vif du sujet en louant des vélos pour aller visiter la vallée de la mort ! Rien que ça ! Et effectivement, après avoir pédalé sous le soleil, en côte dans le sable on était bien mort ! Les paysages sont comme la ballade à vélo : à couper le souffle ! Des dunes de sable, des montagnes ocres, un gros ciel bleu derrière... Le lendemain Adèle et moi avons été les seuls téméraires à relouer des vélos pour aller nous promener. Les vélos étaient bien, mais ma selle était profilé comme un supo et à la fin de la journée impossible de m'assoir (d'où l'expression en avoir plein le c...). On a donc visité Quitor, une ancienne cité à flan de colline. Au sommet superbe point de vue avec notamment des arches qui permettent de mettre en boite le joli volcan qui est en arrière plan ! On a ensuite trouvé un tunnel qui ne permet de passer qu'à pied ou vélo (voir moto) ; quelques centaines de mètres dans la pénombre et on ressort dans la vallée de la mort ! La suite de la journée s'est déroulée dans un canyon, le long d'une rivière ! Vallée de la LunaOn a ensuite continué vers la vallée de la lune, avec un vent à écorner (décorner?) les vigognes (et non cigognes) ! Mais là aussi quelle récompense : assis sur une dune pour regarder le soleil laisser place à la lune ! Il y a différent sites à visiter: de belles grottes, des miradors, des dunes... Et c'est vrai qu'à certains endroits on se croirait sur la lune (même si je n'y suis jamais allé). On a tellement aimé qu'on est revenu s'y promener en voiture, et même faire un lever de soleil! Geyser El Tatio & vallée arc en cielPour les sites plus éloignés, il vaut mieux soit passer par un tour soit louer un véhicule. Comme on était 7, la location de véhicule est apparue comme une évidence. Fallait-il encore que les locatiers en dispose d'une aussi grande ! Ils nous l'ont un peu fait à l'africaine : on avait donc réservé une voiture pour 7 personnes à venir chercher entre 12h et 14h, en attendant confirmation téléphonique pour l'heure. Bien sur on a jamais eu de coup de fil, et quand on a essayé d'appeler personne ne décrochait... On s'est donc pointé à 14h et là les mecs nous ont dit qu'ils nous attendaient depuis 12h... Pendant qu'on remplissait le dossier on a discrètement réessayé de téléphoner pour vérifier qu'on avait bien le bon numéro : le téléphone à sonné mais le mec derrière le comptoir n'a pas daigné décrocher et a mis son mobile sur silencieux... On s'oriente vers la voiture... qui n'était qu'un 5 places... Après un ptit coup de pression ils se sont rendu compte qu'ils avaient préparés la mauvaise voiture, et que la 7 place était juste à côté... 45 minutes plus tard, au moment de signer les papiers de loc on se rend compte qu'ils ont noté comme heure de retour 12h... Après un second coup de pression ils changent l'heure et on peut enfin partir avec le véhicule explorer les contrés alentours ! Geyser El Tatio : Au nord de San Pedro, perché là aussi à plus de 4000 mètres ! Il faut bien 2h de route pour s'y rendre et sur le chemin on a croisé de gigantesques cactus et pas mal d'animaux dont des vigognes qui broutaient tranquillement. Les Geysers se visitent soit en début de matinée soit en fin de journée, car c'est la grande différence thermique qui déclenche les jets d'eau et de vapeur. L'effet est accentué en hiver. On a décidé de tenter notre chance un soir pour éviter la foule qui s'y rend le matin. Et on était vraiment seul au monde (mais sans Wilson). Il y a une pataugeoire d'eau thermale relativement chaude où on était vraiment pas embêté ! La température de l'eau est assez peu uniforme : près de la source elle est bonne mais de temps en temps il y a des petits coups de chaud en surface qui nous ont fait pousser des petits cris ! J'en suis par exemple ressorti bien cuit au niveau du coup et des épaules ! Mais il faisait tellement meilleur dedans que dehors, ça valait bien une petite cuisson vapeur ! On a pu voir de belles petites fumeroles, et le coucher de soleil était comme souvent là bas juste à tomber ! Vallée arc en ciel : Au nord de Santiago, des montagnes de différentes couleurs : ça passe du marron à l'ocre, du blanc au vert... Une belle palette ! Et quelques km avant un site avec de nombreuses gravures sur roches (piéroglyphes?) : ça devait être une salle de cours de dessin ancestrale ! Il y a un peu de tout, mais surtout des lamas. Lagunes Miscantine et TebenquicheLaguna Miscatine : Située au sud-est de San Pedro, cette lagune est perchée à plus de 4000 mètres ! Il y a de belles touffes dorées sur le chemin, les couleurs contrastent magnifiquement avec le bleu du ciel ! Laguna Tebenquiche (à prononcer « t'es bien une quiche ») : A une vingtaine de km au sud de San Pedro, on y croise deux trous d'eau douce (sans marin) au milieu de nulle part ! La lagune est blanche de sel et on a l'impression que des morceaux flottent sur l'eau ! Salar d'AtacamaUne étendue blanche à perte de vue, des « flaques d'eau » où viennent poser les flamands roses (3 espèces distinctes : Andino, Austral (ou Chilien) et James ! Un régal pour les photos de couche de soleil avec les couleurs, les oiseaux, les reflets dans l'eau (qui est très salée d'ailleurs). Quelques trous d'eau avec là aussi des couleurs improbables : rouge, vert, des cristaux de sel qui sortent de l'eau telles des pierres précieuses ! Nos yeux ont eu du mal à se remettre de ce spectacle ! Et nos papilles aussi: le soir on s'est fait une soirée crêpes avec un caramel au beurre salé avec des cristaux du salar d'Atacama: un régal! Que dire pour refermer ce chapitre si ce n'est qu'on en a pris plein les mirettes? Les paysages, les couleurs... On est pas près d'oublier toutes ces magnifiques images!
On quitte le Chili par un véritable dessert d'Atacama! Et il semble que ce qui nous attend de l'autre côté de la frontière est tout aussi sublime: ça promet! Ville des peintures murales et des maisons coloréesHola Buenas ! (à ne pas confondre avec « Oh la bonasse » qui pourrait valoir une grosse baffe si la dame comprend le français). Au Chili c'est comme ça qu'ils disent bonjour. On ne vous fait pas de dessin : Valpo est connue comme étant LA ville des TAG. Il y a de vraies œuvres d'art géantes qui recouvrent des maisons, des murs et même des immeubles ! Tellement de diversité de dessin qu'on a eu du mal à faire une sélection de photos à partager ! On a même vu des grapheurs en pleine action de nuit ! Autre particularité colorée de la ville : la peinture des façades des maisons ! 2 explications : - Ils récupéraient les peintures utilisées pour peindre les bateaux : pas cher - Ca leur permet aussi de reconnaître leur maison quand ils sont tous bourrés ! En tout cas ça fait de très jolis mélanges sur les collines de la ville ! Qui dit Valpo dit aussi Pablo (Néruda). Fameux poète du 20ème siècle qui avait pris ses quartiers dans cette région et qui venait chercher l'inspiration dans cette ville portuaire. Il y a son ancienne maison qui a été transformée en musée et qu'il est possible de visiter. Une des attractions : les fameux ascenseurs pour monter dans la ville. Ils ressemblent à celui qu'il y a à Lyon ! Ca grince, ça bouge, mais c'est pas cher et sympas pour la vue ! Et il n'y en a qu'un verticale comme un « vrai » ascenseur ! On a assisté à une sorte de mixte entre le défilé du 14 juillet local et le festival interceltique de Lorient. Sauf que c'était pas le 14 juillet et que c'était pas à Lorient... Il y avait des parades militaires avec des orchestres qui défilaient dans les rues. Et ceux qui n'avaient pas d'instrument étaient priés de chanter, très fort si possible ! On peut visiter la ville depuis les hauteurs, à pied ou en micro (comprendre micro-bus). Mais on peut aussi depuis la mer avec un ptit tour en barque de 45 mn qui permet d'avoir un joli pano sur la baie. A plusieurs reprises quand on faisait du stop on m'a dit : « tu me fais penser au mec barbu et chevelu dans un film, celui qui crie : Wilson ! ». On a vite fait le rapprochement avec le film « Seul au monde » où Tom Hanks porte en effet une sacré bebar ! Et les bouclettes ! Et c'est en cherchant une photo du film « seul a monde » que j'ai compris pourquoi le ballon s'appelait Wilson... Il m'aura fallut 3 ans... On trouve dans la ville plein de logements et restaurants fort charmants et pour des prix moins éxubérants que les TAG. On s'est ainsi retrouvé à l'auberge Voyage (ça nous va bien non?) où on a retrouvé des amis rencontrés sur l'ile de Pâques : Noémie & Romain, Benjamin. On a même été rejoint quelques jours plus tard par un autre couple : Marine & Guillaume ! On aura passé de très bons moments en alternant « sorties scolaires », visite guidée qu'on a pas écouté, soirée boite de night, apéros et grosses bouffes notamment :
Valpo c'est finito ! On se sera bien reposé malgré les rues en pentes ! Direction le nord et le fameux désert d'Atacama !
La croisière s'amuse (et non ça m'use)On a continué à remonter le long de la Carettera Austral, toujours en stop, jusqu'à Puerto Chacabuco. De là on a décidé de s'offrir une « croisière » d'une journée, pour montrer à mes parents qu'ils ne sont pas les seuls à voyager en bateau;-). Même si notre croisière n'a durée que 24h... Mais cela avait aussi deux avantages : - Re-gagner le temps qu'on a perdu sur la route - Profiter des paysages de la Patagonie depuis la mer On était que 15 touristes sur ce gros ferry, et ils ont eu la gentillesse de nous surclasser dans une cabine privée avec salle d'eau : la classe ! L'option était « all inclusive » : petit déjeuner, déjeuner, gouter, diner ; on a eu l'impression de passer notre temps à manger à la cantine ! Ce Ro-Ro (pour les connaisseurs) a chargé des camions de bétail, et c'est en regardant ces pauvres vaches qu'on a vraiment compris l'expression « avoir la tête dans le cul » ! On a pas eu de soucis de météo : pas de gîte. Du coup c'est Adèle qui s'agite à faire la lessive dans la cabine pour profiter du soleil et du vent pour sécher les vêtements (deviendrais-je poète?) Le très gentil second du navire nous a fait visiter la cabine de pilotage. On a pu en profiter pour regarder le paysage aux jumelles. Et on a aussi découvert que le ferry a été construit en France au Havre en 1987 (très bonne année) : cocorico ! On a sympathisé avec un couple de Canadiens à la retraite qui voyage plusieurs mois chaque année, et cette année pendant quatre mois durant ils ont parcouru le Pérou, la Bolivie et le Chili : on a partagé de belles histoires en plus de nos repas ! Et comme on a beaucoup mangé, on a aussi beaucoup discuté. 24h ça passe vite, à peine arrivé à Puerto Montt que c'est déjà l'heure de lever l'ancre avec le premier bus pour Valparaiso !
Comment on a joué aux Exploradeurs le temps d'une journéeDepuis Puerto Tranquilo, on peut aller voir et même marcher sur un glacier : l'Exploradores ! Et les prix sont beaucoup plus abordables que sur le Perito Moreno ou le Grey ! On a donc chaussé les chaussures puis les crampons et on a passé la journée à randonner avec un groupe de Chiliens très sympathiques: 3h A/R en forêt pour rejoindre le glacier puis 3/4h sur le glacier ! Entre le glacier et la forêt on a marché sur un mélange de rocher et de boue, mais ce n'est qu'une couche superficielle : juste dessous se trouve la glace et les glissades étaient fréquentes. Une fois sur le glacier, on a vite senti le changement de température : on a perdu quelques degrés en quelques secondes! Mais les couleurs magnifiques du glacier nous ont vites réchauffées : d'un bleu pure ! Dommage qu'on ai oubié d'apporter un ptit whisky pour le refroidir avec ces glaçons millénaires ! On est parti « explorer » certaine formations du glacier : - Des arches - Des failles et crevasses - Des moulins : pas ceux à vent, mais les puits taillés dans les glaciers par les eaux de fonte. D'ailleurs il y a un livre écrit par le grand oncle d'Adèle (Janot Lamberton : recordman de descente sous glace) ainsi qu'un superbe livre photo sur les expéditions glacières. Deux chiliens ont réussi à casser chacun 2 de leurs crampons, et le guide n'avait que 3 crampons de rechange... Il y aura donc eu une réparation de fortune avec de la corde pour le dernier. Mais ça a tenu le temps de finir la rando. Bref, on aura passé une sacré bonne journée ! Ca nous a rappelé notre escapade sur le glacier Fox en Nouvelle Zélande il y a huit ans (déjà!).
On aura tranquillement profité des activités de ce petit port, mais la route est encore longue sur la Carretera Austral : on lève le camp ! On a re-re-re-re traversé la frontière Argentine – Chili au niveau de Chile Chico (à cette allure il va encore nous falloir un nouveau passeport...), et en stop ! On a réussi à passer nos trois pots de confiture en focalisant le douanier sur une pomme qui trainait dans nos affaires ! Pas grand monde en cette période pour quitter Chile-Chico en stop. Après quelques dizaines de minutes d'attente, la chauffeuse (ça se dit?) de bus de liaison nous propose de nous emmener pour un prix préférentiel : bingo ! La route, la fameuse Carretera Austral, est juste sublime! Beaucoup de pistes, ce qui ralentie l'avancée mais on profite bien plus des paysages! Les couleurs d'automne sont toujours d'actualité et on retrouve cette palette qu'on avait adoré au Torres del Paine. Et de la faune aussi; pas de woodpecker cette fois (Woody nous aura tenu en haleine), mais plein d'autres petits oiseaux! On arrive donc dans l'aprèm à Pueto Rio Tranquilo. On réussit à trouver une auberge qui accepte les campeurs. Le propriétaire est extrêmement sympathique et nous montre où planter la tente. Après l'avoir monté (la tente, pas le monsieur) on file visiter les fameuses Capillas de Marmol ! La nuit en tente a été assez... bruyante ! On a failli tomber dans les pommes! Enfin : elles sont tombées sur la tente toute la nuit ! Et deux gros cochons se sont goinfrés toute la nuit de ces pommes à terre (et non pommes de terre)! Est-ce la faute aux cochons si Adèle a été malade comme un chien cette nuit là ? On ne saura jamais, mais ça nous aura obligé à rester nous reposer à Puerto Rio Tranquilo, village qui porte bien son nom pour le coup ! Sauf que la propriétaire, la femme du proprio qui nous avait accueilli, ne trouve pas de son goût qu'on campe alors qu'il y a des chambres de libre. Elle engueule Adèle parce qu'on utilise la mauvaise douche (celle que son mari nous avait indiqué...). Qu'est-ce qu'on a trouvé à répondre ? On reste 2 nuits de plus juste pour l'emm.... un peu ! Les Capillas de Marmol sont des formations de marbres qui sortent de l'eau, et la couleur blanche de cette pierre donne à l'eau une couleur turquoise assez fabuleuse ! Il y a quelques formes d'animaux qui se distingues : saurez-vous les trouver ? On en a pris plein les mirettes pendant 2h ! On aurait bien ramené un morceau pour le plan de travail de la cuisine ! On est donc resté quelques jours de plus pour énerver la proprio du camping, mMais aussi et surtout parce qu'on voulait aller se promener sur un glacier qui se trouve juste à côté : le glacier Exploradores : la suite dans le prochain article !
Jour 1 : Porteria y Guarderilla – Campamento Seron (10km - 4,5h) Jour 2 : Campamento Seron - Campamento Los Perros (28km – 10h) Mise en jambe agréable pour cette première journée. On traverse une espèce de savane où les guanacos remplacent les giraffes (Kaina, si tu nous lis;-) ). Les couleurs sont dorées et au fond les tours accrochent les nuages. Mais pas de pluie pour nous ! On a planté la tente à Seron et on a essayé de pêcher mais le poissons n'étaient pas de sortie... Le deuxième jour on a maché tranquil pendant 3h jusqu'à un poste de garde où là le garde nous a vivement conseillé de marcher fort aujourd'hui pour aller jusqu'à Los Perros car la météo s'annonce compliquée pour faire la passe dans deux jours. Il nous conseille de le tenter demain. De là il ferme la porte de son cabanon et nous laisse manger sous la pluie... L'après midi a été assez... Longue ! Belle, mais longue, mais belle! On a vu notre premier gros glaçon flotté dans un lac, notre premier glacier du trek, et les couleurs des montagnes ! Elles se parent de jaune, orange, rouge : un automne comme on les aime ! Jour 3 : Campamento Los Perros – Campamento Paso (12km – 6h) Jour 4 : Campamento Paso – Campamento Paine Grande (21km – 8,5h) Jour 5 : Campamento Paine Grande – Campamento Italiano (7,6km - 2h) Passage du col : LA difficulté du parcours. On se lève avec une petite neige qui tombe sur le campement. On demande au garde si le passage du col est faisable : il n' pas l'air trop concerné, nous dit de tenter le coup et de faire demi-tour si on ne le sent pas. Puis il repart au chaud... Le temps n'est pas trop mauvais, on file. Mais au fur et à mesure qu'on monte, la neige aussi monte ! Après 2h de grimpette, le vent se lève sérieusement ! Des bourrasques nous obligent à nous accroupir. Le vent est de face, il neige à l'horizontal et on se retrouve en plein blizzard ! Mais lunettes de soleil qui me protégeaient de la neige gèlent, on est obligé d'attendre parfois plusieurs minutes à côté d'un piquet de signalisation que la vue se dégage et nous permette de voir le prochain poteau ! On a pas fait les malins, l'heure restante pour atteindre le sommet a été éprouvantes voir flippante (dixit Adèle) et on comprend pourquoi c'est considéré comme difficile; La on était vraiment en pente en agonie! Mais dès qu'on passe le col le ciel se dégage, comme pour nous féliciter, et nous offre 15mn de répit avec une vue à couper le souffle sur le glacier Grey. Ca faisait longtemps qu'un paysage ne nous avait pas remué comme ça ! Le glacier est gigantesque, on ne voit le bout ni à droite ni à gauche, des reflets turquoises apparaissent : la récompense est sublime ! Mais de courte durée car il dès qu'on attaque la descente le temps se recouvre ! C'est aussi pendant cette accalmie qu'on s'est rendu compte que les mèches d'Adèle qui dépassaient du bonnet et ma barbe ont gelés (mais elle m'a bien protégée cette barbe: comme quoi ça sert pas que de garde manger). Ca doit aussi être pour ça qu'on dit: "en avril ne te découvre pas d'un fil"! La nuit n'a pas été chaude et le quatrième jour on se réveille sous une couche de neige. Le vent souffle déjà pas mal et on est finalement content d'avoir passé le col hier car aujourd'hui les conditions là haut doivent être horribles ! D'ailleurs ils ont fermé le col hier soir... La ballade le long du glacier est belle mais aurait méritée un peu plus de soleil. Quand on se retrouve face au front du glacier on se sent vraiment petit : il en impose le glaçon ! Adèle se sent en jambe aujourd'hui et nous décide de nous faire marcher un peu plus que prévu pour qu'on ai une journée de presque repos le lendemain. Le camping de Paine Grande est très exposé au vent ! On a pu tester la solidité de notre tente qui a résisté a de belles rafales ! Par contre elle n'aura pas résisté aux souris... Plusieurs trous dans la tente et dans mon sac à dos rendent le réveil assez agité. J'ai du passé une bonne demi-heure à mettre du scotch sur les différents trous... Heureusement qu'aujourd'hui on a prévu qu'une petite journée. Au fur et à mesure que la journée avance le moral remonte : on se dit que c'est une leçon et qu'on va pas se laisser abattre par quelques petits (et grands) trous. Surtout que le lac à côté duquel on a campé est d'un turquoise ! Le vent souffle sur les plaines (merci Manau): la protection de sac d'Adèle s'envole et est arrêtée de justesse par un arbuste ! Sinon c'était direction le lac. Et aussi courageux que je puisse paraître je ne me serais pas mis à l'eau pour une poche ! Le soir on rencontre 2 couples de français adorables et amis : Amar & Kaina, Nicolas & Lise ! Et cette journée qui avait commencée assez rudement se termine de la meilleur des manière : les deux hommes sont cuistots de profession et nous régalent d'un cassoulet improvisé et d'un rizotto de pattes ! Le moral est définitivement revenu ! Jour 6 : Campamento Italiano – Britanico - Campamento Los Cuernos (16,5km – 7,5h) Jour 7 : Campamento Los Cuernos – Las Torres - Campamento Torres (22km – 9,5h) Jour 8 : Campamento Torres – Las Torres - Hosteria Las Torres ( 12km – 5,5h) Matinée 6 nuageuse. On a été accompagné toute la jounée par un petit crachin breton. Au moins on a pas pris une grosse pluie qui vous trempe jusqu'aux os ! Et les réparations de la tente ont tenues le coup ! Mais le décor blanc (nuages, neige sur les montagnes, rochers), contrastait magnifiquement avec la forêt rouge ! La septième journée : celle où il faut espérer ! Espérer avoir un temps suffisamment dégagé pour apercevoir les tours depuis le point de vue. Et on a été gâté ! Le soleil a été de la partie toute la journée, on a traversé de superbes parties boisées avec encore des couleurs d'été indien. Et après une dernière heure à monter fort vers le point de vue : la récompense tant attendue : les fameuses Torres del Paine ! Ca valait bien le coup de faire ce chemin ! On est revenu le lendemain matin en espérant voir le levé de soleil sauf que le soleil jouait à cache-cache avec les nuages... On peut pas gagner à tout les coups. La descente pour aller prendre le bus nous permet de profiter une dernière fois des vues que propose ce parc. J'ai même eu l'impression d'être dans les Pyrénées atlantiques en voyant les hommes à chevaux avec leur béret ! "En avril ne te découvre pas d'un fil"! Le dicton prend encore plus de sens dans cette région! La météo nous a joué un petit air de Vivaldi: Les 4 saisons en une semaine? Si si, c'est possible! Il parait même que ça peut être sur la même journée!
Les "tour de la paine" portent bien leur nom, on en a bavé, surtout à transporter 10 jours de mangeaille! Mais après 8 jours, 7 nuits, 2kg de musli, 6 trous dans la tente et 3 dans le sac on en a terminé! Et comme après chaque bon trek, on se demande : c'est quand le prochain ! Punta ArenaLa aussi, ça pique : 34h de bus pour rejoindre Punta Arena depuis l'ile de Chiloé ! Mais bon, il faut ce qu'il faut ! On est resté qu'une journée à Punta Arena pour se reposer de ce trajet un peu éprouvant, mais aussi pour faire des courses pour préparer notre trek à venir. Il y a une zone franche avec pas mal de magasins, dont notamment de rando. On en a profité pour renforcer l'équipement : écharpe, gants et chaussettes de compet ! Et pour le trek : purée, noodles, soupes, et quelques kilos de fruits secs et céréales ! Puerto NatalesEncore 3h de bus pour rejoindre Puerto Natales... On arrive sous un soleil radieux qui nous permet de faire de belles photos ! On est déjà content d'avoir ajouté quelques équipements chauds supplémentaires !
C'est une ville qui se développe grâce aux touristes attirés par le fameux parc de Torres del Paine. On y trouve donc plein de restos, de magasins de randos, d'auberges... L'ambiance doit y est agréable, mais je n'imagine pas ce que c'est pendant la haute saison ! Après 12h de nuit assez dur dans le bus (oui, on a encore choisi les seuls sièges du bus qui ne se baissent pas totalement...), on arrive à Puerto Mont. De là on espère prendre un bus dans la foulée pour se rapprocher au maximum de Torres del Paine, mais on apprend que les bus sont plein et que le prochain départ n'est pas avant 4 jours ! On étudie les possibilité : l'Ile de Chiloé semble faire partie des incontournables et on est juste à côté ! On envoie une demande de couchsurfing un peu désespéré : on ne sait jamais... Moins d'une heure plus tard, alors qu'on sirote un café pour se réchauffer (oui, on sent déjà les effets de la descente vers le sud), une personne accepte de nous accueillir ! Parfait : on achète les billets de bus et, Fidèle à notre idée, on file à Castro ! Chiloé est une très grande ile (plus de 200 km de long quand même), connue pour ses superbes églises en bois dont 12 sont classées au patrimoine mondiale de l'Unesco ! Et c'est vrai qu'elles sont belles ! Et le bois donne un côté chaleureux. On a réussi à aller en voir 7, ce qui est pas mal en considérant qu'on a pas de voiture ! D'ailleurs, le réseau de bus est plutôt bon sur l'ile ; on peut se rendre presque partout et pour pas trop cher. L'ile est aussi connue pour ses maisons en bord de mer, sur pilotis et de couleurs vives : les Palafitos. Et c'est vrai qu'avec un beau soleil voir même un levé de soleil : ça en jette, un vrai décor de cinéma ! Chiloé regorge de petits marché artisanaux où l'on peut acheter des produits en laine : bonnets, gants, écharpes... Adèle a craqué sur un bonnet à grosse laine qui sent encore le mouton ! Et il y a aussi plein de produits frais : fruits et légumes, poisson (beaucoup de pisciculture au Chili). On a acheté un filet de saumon de 1 Kg (rien que ça!) pour le préparer pour notre hôte ; pas de bol non plus, elle n'aime pas le poisson... Tant pis pour elle : moins on est de fou plus il y a de riz ! Et ce petit saumon à la poêle avec épinards (frais du marché) crème curry et riz était à se rouler par terre ! Le tout accompagné d'un ptit vin rouge chilien ! Même Adèle s'y est mis, il a fallu qu'elle vienne de l'autre côté de la planète pour apprécier le rouge ! Ca se rajoute à la liste des nouveaux produits qu'elle aime : le café, le fromage bleu... A quand les huitres et les tripes ? On est aussi allé passer une journée dans le parc de Chiloé qui est sur la côte est donc pacifique : ça remue et il y a du vent ! Mais la ballade est agréable, on se promène dans la « forêt ». On voulait prendre le bus pour se rendre à Mulle Las Almas, un site avec un point de vue paraît-il superbe. Pas de bol, le bus est déjà passé et il n'y en a qu'un dans la journée... On décide de tenter le stop à l'entrée de la route. Après 15mn d'attente, une voiture avec un couple New-Yorko / Chilien en voyage de noce nous fait monter ! Et grâce à eux on a compris pourquoi c'est à ne pas louper: panoramique sur le pacifique et les falaises environnantes ! Sur la cote est se trouve Isla de Aucar; c'est une ile minuscule, reliée à la terre par un pont en bois. Sur l'ile il n'y a qu'une église et un cimetière: charmant! En se promenant sur l'ile on a vu plein d'arbres fruitiers et on a pas pu s'empêcher de faire un peu de cueillette ; pommes et mures sauvages ! Et qu'est-ce qu'on a fait avec tout ça ? Confiture de mures (ça me rappelle celles de mon papa) et tarte tatin ! Bon, là non plus notre hôte n'a pas aimé alors que nous on s'est régalé... Du coup on a pas trop compris ce qu'elle mange à part du pain et du pâté dégueu... Dommage quand il y a tant de si bons produits à porté de main. Voila, on sera resté 5 jours sur l'ile et on en a bien profité : de beaux paysages et de belles assiettes !
Hissez haut, Santiago !Ca y est, on attaque vraiment le continent sud américain ! Et on commence avec le Chili qui a tant à offrir ! Enfin, façon de parler car c'est pas les même tarifs qu'en Asie ici...
On a aussi changé de langue, et cette fois c'est nous qui parlons comme des vaches espagnoles ! Mais on réussit à se faire comprendre et on connaît nos classiques : Cerveza, vino tinto, queso con pan... Et on en apprend un très utile : ampanada ! C'est une espèce de chausson salé fourré le plus souvent à la viande ; c'est pas chère et souvent très bon (gras, mais bon, mais gras). On n'a passé que 2 jours à Santiago, notre but étant de descendre le plus vite possible vers le sud avant que le grand froid arrive. On a pu profiter des parcs, des marchés (encore et toujours) et on s'est fait quelques plaisirs : figues, fraises, fromage, noix, crêpes au chocolat (fait par un français qui a une petite roulotte dans la rue)... Pas mal de murs recouvert de beau dessins. Certaines peintures fraiches font part de la grogne des jeunes envers le coup des études. On a loupé le marathon de Santiago (comme ceux de Pékin, de Chiang Mai, du Népal...), qui se déroulait le même WE que celui de Paris ; plus possible de s'inscrire, sinon on aurait bien participé à l'évènement. Pas grand chose à raconter de plus car on ne s'y est pas attardé. Maintenant direction : LE SUD ! |
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