Comme on l'a déjà dit, le prix des trajets en bus sont très chers ici : 3 à 4 fois plus qu'au Chili. On s'est donc mis au pouce, et ici ça se dit « hacer dédo » (à ne pas confondre avec « faire dodo » ou « à dos de »).
Ca a été un moyen magnifique de rencontrer des gens, ça nous a permis de pratiquer notre espagnol. Ca n'a pas toujours été façile : on a par exemple attendu presque 5h à la frontière Argentine-Chili qu'une voiture veuille bien nous aider. Il devait y avoir une voiture tous les 15mn, et quand on demandait aux gens s'ils pouvaient nous prendre la plupart du temps ils répondaient qu'ils n'avaient pas de place. Sauf qu'ils étaient seul et quand les douaniers leurs faisaient ouvrir la voiture pour la controler : la voiture et le coffre étaient vide... En même temps aurait-on fait autre chose si c'est nous qui conduisions en France ? Alors qu'on se voyait se profiler la nuit en tente au niveau du poste frontière, deux frères camionneurs nous ont proposés de monter dans leur camion ! On avait pas osé leur demander car ils étaient déjà deux et qu'il n'y avait que deux places... On s'est donc serré : Adèle au niveau du levier de vitesse, moi à cheval sur le siège. Et on a bien rigolé pendant les 6h passées ensemble ! Les contrôles frontières pour rentrer au Chili sont assez strictes sur tous les produits agricoles (fruits, légumes...): on avait failli prendre une amende à l'aéroport en sortant de l'avion en provenance d'Australie parce qu'on avait pas déclaré les 2 pommes qu'on avait pris du plateau repas de l'avion... Là les camionneurs ont planqué du jambon dans la pochette où se trouve les papiers du camion ! Et une fois passé la frontière on a fait de gros sandwich avec ! Et nous on est passé avec tous nos pots de confiote! D'autres histoires de stop ? Pour quitter El Chalten on a commencé l'auto-stop à 9h du mat : il faisait -5°C, on s'est vite retrouver à 10 personnes à faire du stop au même endroit, bref : la galère ! Après 3,5h d'attente, un pick-up nous a pris, puis s'est arrêté quelques mètres plus loin pour prendre un autre couple d'auto-stoppeur français, puis 20mn plus loin pour prendre un Argentin qui marchait au bord de la route ! Si c'est pas cool ça ! Pour quitter El Calafate et rejoindre Chile-Chico, on a choisi l'option de redescendre à Rio Gallegos (et pas Rio GaleRos) puis remonter le long de la côte jusqu'à Caleta Olivia et retraverser d'est en ouest jusqu'à la frontière. Pas assez de monde sur la fameuse « Routa 40 » ! Après 3h d'attente à El Calafate, le chauffeur qui nous a pris pour aller jusqu'à Rio Gallegos nous a finalement annoncé qu'il remontait jusqu'à Buenos Aires ! On a donc fait tout le trajet jusqu'à Caleta Olivia avec lui ! Et vous savez qui on a croisé sur la route en train de faire du stop ? Hamar et Kahina ! Et notre chauffeur s'est arrêté pour les faire monter avec nous dans la voiture ! Arrivé à Caleta Olivia à 21h, on a trouvé une auberge de jeunesse où les prix étaient élevés et le proprio pas sympas du tout ! On s'est donc refusé à dormir là. Juste à côté il y avait des argentins qui préparaient un barbecue sur leur balcon ; on leur a demandé si on pouvait recharger notre téléphone. Ils ont accepté et on a finalement été invité à prendre l'apéro, le barbeuc, jouer au billard et dormir chez eux : une super soirée ! Le lendemain on se remet à l'auto-stop vers midi. La partie que je pensais être la plus compliquée s'est avérée ultra rapide : on a pris 6 voitures, on a levé le pouce pas plus de 15mn à chaque fois et le soir on était du côté Argentin ! Cette expérience aura été riche en rencontres ! On est tombé sur des gens d'une gentillesse ! Sera-t-on prêt à faire la même chose en rentrant ? Sur un petit air de Tango !
On s'est rendu à « Laguna Torre », et sur le sentier on a croisé Pierre qu'on avait rencontré sur l'île de Pâques (le monde est vraiment petit, surtout quand on en fait le tour !). La fin de la ballade est assez froide : des parties sont constamment à l'ombre ce qui fait que même en y étant passé à 16h les arbres étaient encore gelés ! On a aussi été vers la « Laguna de los Tres » et le « mirador » sur le Fitzroy, cette montagne qui culmine et se dégage des autres : fabuleux ! La configuration est assez similaire aux « Torres del Paine » : un lac d'un couleur bleu indéfinissable et les montages en arrière plan. Et comme il faisait beau et pas de vent : le lac était un véritable miroir où se reflétait le Fitzroy. On a campé « à coté » (1h15 de marche) du mirador. Et pour limiter le froid on a matelassé le sol avec les feuilles d'automne : isolation parfaite ! Je suis retourné au Mirador pour le levé de soleil le lendemain matin pendant que madame faisait la grasse mat. Et je vous laisse apprécier tous les changements de luminosité en si peu de temps : c'est toujours la même montagne, mais en différent ! On s'est rentré en ville le soir, bien fatigué de ces deux journées ! Mais le soleil était tellement beau le lendemain matin qu'on a rechaussé les pompes direction « Luma del Pliegue Tumbalo » : une bonne grimpette de 3h et au sommet: une vue à 180° sur la vallée ! Avec en plus quelques oiseaux pas farouches qui nous ont laissé prendre des photos (en échange de biscuit quand même). Une bonne journée quoi ! Après 4 jours dans ce superbe parc et un bon repas partagé avec quelques frenchies, il est temps de sortir le pouce pour reprendre la route !
El Calafate est le camp de base pour aller visiter le fameux glacier Perito Moreno. On a pris un bus pour rejoindre Amar et Kahina qui ont réussi à prendre une belle avance en auto-stop. Ce qui nous a fait arriver à 00h30 en ville. Et sans avoir réservé d'auberge, avec -4°C au thermomètre, ça a été chaud ! Après une bonne heure de recherche, on a finalement trouvé une auberge, et on a été accueilli par un jeune qui devait se réchauffer à la vinasse... Le lendemain on a rejoint nos amis à leur auberge et vous savez quoi? Leur jardin était rempli d'arbres fruitiers avec des fruits! Et qu'est ce qu'on a fait? Des tartes aux pommes, des confitures de cerises griottes et prunes, des confitures abricots et poires... Un régal! Sauf qu'on se traine 5kg de confiture dans notre sac depuis... Revenons à l'attraction principale de la région: La encore, comme à Ushuaia, les locaux ont bien compris qu'ils pouvaient se faire un sacré pognon avec les touristes désireux d'aller voir le glacier. Le prix des bus pour s'y rendre (160 km A/R) : 30€ par personne ! Ca fait cher du kilomètre... Et comme on était 4, ça nous a couté moins cher de négocier un taxi pour s'y rendre ! L'entrée au parc également coute son pesant de cacahuète... Mais bon, arrêtons de faire nos français : les paysages qu'on a découvert étaient magnifiques ! On fait face au glacier, qui est à seulement quelques dizaines de mètres de la berge, et on a du mal à se rendre compte qu'il fait plusieurs dizaines de mètres de haut ! La couleur bleu est féérique, on aurait bien prit un ptit whisky avec un glaçon millénaire ! On s'est consolé avec un bon rouge Argentin ! Des gros glaçons, de la taille d'une voiture en général, se détachent du glacier régulièrement avec fracas : un vrai spectacle son et lumière ! Finalement, ça valait bien le coup (cout?) de se faire racketter, non ?
Ushuaia & Terre de feuC'est une destination que nous n'avions pas programmé, mais la proximité de la ville la plus autrale du monde (qui en fait doit être Puerto William au Chili...) nous a convaincu ! On est donc reparti pour quelques heures de bus, un passage en ferry et une traverée de frontière ! Et après 12h de bus et un magnifique couché de soleil observé depuis le bus on est arrivé à Ushuaia, en Terre de feu ! Une auberge un peu excentrée de la ville mais fort sympathique nous aura servi de camp de base pour prendre quelques conseils cuisines avec chef Amar. La ville en elle même n'a rien de très intéressant. Les attractions coutent une fortune... Même le bus pour aller au parc national « Tierra del Fuego » coutent une véritable fortune : 20€/personne pour 40km A/R... sans compter l'entrée au parc... Bref : Ushuaia c'est cher ! Les ballades dans le parc sont sympathiques, même si on a pas eu de soleil au moins on a pas eu de pluie. On a aussi marché au nord de la ville et on est monté jusqu'au glacer Martial. Enfin je dis on mais j'ai fini seul car Madame n'avait pas les jambes ce jour là. Au bout du sentier : le glacier ! Qui était recouvert de neige donc difficile à distinguer... Mais la vue sur la ville et la baie est plutôt belle ! On est parti à l'office du tourisme faire tamponner nos passeports, histoire de ramener un souvenir. Lorsqu'on s'est renseigné sur les prix pour quitter la ville, on a eu un petit haut le cœur ; les prix des bus en Argentine sont tout simplement hallucinant ! Ce qui, après les conseils de plusieurs amis (merci Malo), nous a poussé à commencer l'auto-stop ! Et quoi de mieux que de démarrer depuis le bout du monde ? Rio GrandeOn a donc posé nos sacs à la sortie de la ville et après une petite demi heure d'attente, une mini voiture s'est arrêté Javier a proposé de nous avancer jusqu'à la prochaine grosse ville : Rio Grande. On a bien discuté dans la voiture, ce qui est bien pour améliorer notre espagnol toujours hasardeux. Et arrivé sur place vers 14h il a proposé de nous accueillir chez lui pour la nuit ! On a hésité car on aurait certainement pu avancer un peu plus en stop mais ça avait l'ai de lui tenir tellement à cœur qu'on a accepté. Et on a bien fait ! On est parti chercher son fiston de 5 ans à l'école et on a passé l'après midi à se promener sur la plage, en ville, à les écouter jouer de la musique et chanter ensemble dans leur petite maison : une belle tranche de bonheur à partager sans modération ! Bref: Une superbe entrée en matière pour faire du stop !
Par contre ce qu'on a pas compris: Pourquoi ça s'appelle « Terre de feu »? Celui qui lui a donné ce nom a du venir un été en pleine canicule, ou lors d'un incendie... Car on l'aurait plutôt nommé terre de glace ! |