CopacabanaCette fois c'est la bonne : on quitte La Paz et il y a peu de chance qu'on y revienne durant ce voyage. On se retrouve à « l'arrêt » de bus près du cimetière avec nos compagnons de route (Marine et Guigui). Cette fois il y a aussi Adèle et Alexia qui sont de la partie ! C'est pas courant de croiser une Adèle, mais alors 2 ! Le trajet est magnifique sur cet altiplano. On se situe à 4000m d'altitude, c'est tout plat, entouré de montagnes et il y a un lac gigantesque au milieu ! A un moment le chauffeur nous fait tous descendre du bus. Il nous explique qu'on doit prendre la navette pour traverser et qu'il nous rejoint là bas avec le bus. Mais comment faire quand il n'y a pas de pont, pas de ferry ? Une bonne vieille barge en bois pardi ! Ce chauffeur a bien raison : on aura peut-être un peu moins de chance de couler dans la navette ! On arrive sans encombre à Copacabana (en Bolivie celle là, pas au Brésil) en fin d'après midi. On trouve un ptit hôtel sympas puis un ptit resto au menu alléchant:
Le lendemain on visite la ville. Au bord du lac il y a plein de stand / chapiteaux qui proposent à manger. Au menu ce midi ? Trucha bien sur! Et encore une fois : régalade ! On décide de se rendre sur un des points culminant la ville pour y observer le coucher de soleil sur le lac. On décide de suivre notre GPS qui nous indique un chemin qui passe par le bord du lac. Bon, je ne sais pas qui a renseigné ce chemin sur le GPS mais il aurait pu indiquer le niveau de difficulté : ça grimpe sec et à certains endroits il vaut mieux ne pas avoir le vertige. Arrivé en haut, c'est déjà l'heure de l'apéro ! Saucisson et Ricard ce soir : la grande classe ! (Mignonette de Ricard qui m'a quand même couté 5€ alors qu'elle doit avoir 20ans et qu'elle était éventée!). On retourne en ville, par le chemin classique cette fois, et au diner ? Trucha ! Trucha un jour, Trucha toujours ! En même temps c'est tellement bon. Et ça change un peu du poyo con papas y arroz. Excursion sur le lac Titicaca à destination de l'isla del sol !Une bonne heure de bateau sur ce lac splendide et on débarque au nord de l'ile. A peine débarqué et : premier péage ! Pour accéder à la partie nord il faut payer son droit de passage. Ca fait assez bizarre quand c'est fait dans la rue par des villageois, je pensais au début qu'ils distribuaient des prospectus ! Bref : on s'accommode de notre taxe et on file vers la pointe où se trouvent des vestiges. On arpente un espèce de labyrinthe qui semblait être à l'époque une grande bâtisse ! Il y a également des inscriptions sur certains murs de pierre, un peu plus loin une belle table en granit : des bretons ont du passer par là à l'époque ! On reprend la route pour rejoindre le sud. Et au milieu : nouveau péage ! Bon, on paie à nouveau. Quelques minutes plus tard on trouve une ptite mama dans un cabanon qui propose le fameux combo Pollo/papas/arroz, mais avec une vue mes amis ! On surplombe toute l'ile, vue imprenable sur le lac ! Difficile de se rendre compte qu'on est à 4000m d'altitude (plus haut que les Pyrénées quoi...). On finit de se lécher les doigts et on repart pour le sud. Incroyable : nouveau péage ! Un mec d' ASF (Vinci autoroute) a du venir leur faire une formation, c'est pas possible ! Un superbe alpaga sur chemin : je m'apprête à faire une photo de famille avec Adèle et l'animal : deux gamins nous expliquent que c'est payant ! J'ai pas osé demander si l'animal touche des royal teaser sous forme d'avoine... En tout cas ils ont compris comment faire de l'argent sans se fatiguer. C'est déjà l'heure de repartir, on redescend des hauteurs de l'ile pour aller prendre notre bateau retour.
Adèle file un coup de main à une mamie pour descendre du bateau et rejoindre la plage: c'est pas le moment qu'elle aille nager avec les truites après avoir loupé une marche! On enchainera le soir directement avec un bus de nuit pour Arequipa au Pérou. La Bolivie c'est fini, et c'était bien joli !!! Dans les rues de La Paz on est tombé sur une boutique qui propose des vestes en cuir sur mesure. On s'est dit que ce serait un beau souvenir à ramener et plus facile à reporter en France qu'un poncho (Bien qu'un poncho aurait été plus multifonction car on aurait pu l'enfiler pour aller jouer du pipeau avec les péruviens sur toutes les places de France en attendant de retrouver un boulot!) On entre dans la boutique, la femme est très sympathique et nous fait essayer différents modèles pour voir les coupes qui nous plaisent, les couleurs... Après une heure de discussion on se met d'accord et elle note dans son carnet nos mesures (85A pour moi, j'ai autant de forme qu'une planche à repasser!) et les détails de notre commande :
On se pointe donc deux jours plus tard, et c'est son fils qui nous accueille. Il nous montre les 2 vestes, on les essaie : Elles sont taillées pile-poile, belle coupe ! Par contre sur le devant de la veste d'Adèle : une imperfection dans le cuir, un pli qui la traverse de part en part, inratable comme le nez au milieu de la figure. Mais alors le nez de Cyrano là ! Le mec nous fait croire qu'en repassant ça va partir. On le met au défi de le faire devant nous. Il sort son fer, mouille un chiffon et repasse pendant une bonne demi-heure : rien (à part qu'il humidifie aussi le chiffon de sa transpiration...). Pour ma veste je demande juste pour me rassurer de quel cuir elle est (leçon d'Afrique : toujours poser une question ouverte du type : « c'est par ou ? », plutôt que fermée du type « c'est par là ? »). Et tout sourire il me répond : de vache ! J'ai failli devenir chèvre : c'est un vrai âne ce type ! Je lui fait ouvrir le carnet pour qu'il regarde le détail de la commande et il ne sait plus quoi dire... Comme ma veste est quand même bien taillée je lui demande d'appliquer le prix pour du cuir de vache (30% moins cher quand même) : il refuse ! Je commence à monter sur mes grands chevaux (ça fait beaucoup d'animaux tout ça vous trouvez pas?) et c'est fou à quel point on devient bilingue quand on s'énerve ! Il me passe sa mère au téléphone qui est beaucoup moins sympas que la veille et qui nous traite d'andouille. Une vraie peau de vache celle là! Après une discussion plus qu'animé on trouve un terrain d'entente avec le fiston : il garde ses deux vestes en cuir et nous rend l'acompte. Morale de l'histoire : il ne faut pas vendre la peau du guanaco avant de l'avoir sur le dos ! (On pourra aussi dire que c'est une anecdote qui a du chien !) Pour finir quand même sur une bonne note : quelques jours plus tard en me promenant dans les rues j'ai trouvé une petite veste, en cuir de chèvre certes, mais bien à mon goût et taillée quasi sur mesure ! En plus à un prix 4 fois moins cher que l'autre ! What else ? Ou l'on a compris pourquoi ils remerciaient le soleil!21 juin, comme en France : c'est la fête et il y a de la musique! Mais en différent ! En France on célèbre l'arrivé de l'été, ça se déroule le soir et il fait chaud. En Bolivie, c'est l'arrivé de l'hiver, ça se déroule pour le lever du soleil et il fait (très) froid ! On a entendu parlé de cette fête qui est importante pour certaines ethnies. La semaine avant l'évènement on a vu fleurir des affiches chez les tours opérators de La Paz. Plusieurs formules, pour la matinée ou la journée:
Départ : 3h du mat ? Je ne me souviens plus de l'heure exact, mais par contre il fait froid. On est enfermé dehors, dans la rue devant l'auberge. Il y a des types un peu louches qui passent, on est pas rassuré... Et puis on attend, on attend... Un peu comme en Afrique, ici « ils n'ont de montre, mais le temps » ! (donc à la bourre et conduisent comme des cinglés !) Il fait froid dehors, et c'est pas mieux dans le bus ! Même s'il mettait la clim je pense que ça nous réchaufferait ! Quand on a dit que c'était sans fioriture ! Le village est situé à 3800m d'altitude, et c'est un endroit qui est réputé pour être... glacial ! On est pas les seuls à avoir eu l'idée de venir : il y a une quantité infernale de touristes et de locaux (mais surtout de touristes). On doit se rendre à un guichet pour acheter notre ticket d'entrée au site ou se déroule la cérémonie. Il fait encore nuit, et comme tout le monde on attend la cérémonie qui doit démarrer juste avant le lever de soleil. Avec Adèle on a rarement eu aussi froid ! Les pieds et les mains congelés, impossible de se réchauffer ! Même lors de l'ascension du Huyana on a pas eu froid comme ça! Enfin : la cérémonie commence ! Un mec baragouine au micro, des ethnies défilent en costume, le soleil se lève et tout le monde applaudit, un groupe joue de la musique traditionnelle (du Pipo quoi, comme les péruviens qu'on voit en ville dans les rues en France), on fait un gros feu de joie ou on va jeter des feuilles de coca (et ou on en profite pour se réchauffer) et... c'est tout ! En 1h c'est plié ! On en profite pour se promener un peu sur le site, voir les quelques vestiges d'une ancienne civilisation (puerta del sol, statues...). Et là aussi quelques dizaines de minutes plus tard on se fait mettre dehors par les militaires : évacuation du site ! Et oui : il y a d'autres touristes qui ont acheté leur billet pour visiter tranquilement ce lieu dans la matinée ! Bref, pas le plus grand souvenir de Bolivie, mais intéressant quand même.
On doit maintenant attendre l'heure de retour du bus. On fait un tour du village, on souhaite visiter une église mais elle est fermée... On se retrouve finalement à manger un super sandwich au Chorizo (à prononcer Chaud Riz Sot) sur un muret à programmer nos prochaines étapes ! Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins : à bicyclette !Une belle activité à faire de La Paz : la descente de la route de la mort à vélo ! Pourquoi ce surnom de « ruta de la muerte » (ou « death road » en anglais, « route de la mort » en français... Je m'arrête là pour les traductions)? Cette piste était jusqu'au début des années 2000 empruntée par les véhicules : autant les voitures que les camions et les bus. Rien d'exceptionnel jusque là me direz-vous. Et quand on vous apprend qu'ils avaient obligation de rouler avec avec le chauffeur côté précipice (donc le sens de croisement des voitures pouvait changer) ? Pourquoi ? Tout simplement car la route est très étroite, à flanc de montagne, et qu'il y sur la plupart du trajet un apic de près de 1000m ! A certain endroits : impossible de se croiser ! Il y avait alors des manœuvres périlleuses. Beaucoup d'accidents mortel à déplorer sur cette piste. D'où le nom, certe peu enviable, de cette route de l'extrême ! Et il faut avouer que c'est peu rassurant quand on s'apprête à enfourcher un vélo pour l'emprunter... Beaucoup d'agences proposent cette activité, et le prix varie surtout en fonction... des équipements du vélo ! On peut choisir un vélo : tout suspendu, suspension seulement à l'avant, aucune suspension et aussi : freins hydrauliques, freins à cable, double disque, un seul disque, aucun disque... Et moins le vélo est équipé, moins c'est cher... mais plus ça peut être dangereux ! On a tranché : on a pris du milieu de gamme : fouche à l'avant et pas à l'arrière, freins hydrauliques avec disque à l'avant et pas à l'arrière, et enfin roue à l'avant et à l'arrière quand même ! Adèle a préféré ne pas nous accompagner et prendre la journée pour récupérer de ses mots de ventre (et du dernier 6000m). Ce qui est bien avec cette activité, c'est que même si c'est du vélo, on ne fait que descendre : 3600m de dénivelé négative (départ à 4700m, arrivée à 1100m) Et la piste est maintenant fermée à la circulation. Sauf riverains, donc ne pas trop s'emballer qd même ! Le mini-bus nous emmène au point de départ. Sous un radieux soleil on prend un ptit déj (au maté de coca pour l'altitude), on écoute les consignes et on enfouche nos vélo ! La première partie se passe sur la nouvelle route. Une heure à fuser sur l'enrobé ! On reprend le bus pendant quelques minutes et on arrive ensuite au point de départ de la piste cette fois, et dans les nuages... Pendant 4h on alterne belles pointes de vitesse (avec quelques sueurs froides, on va pas se le cacher), arrêts repos et goûter, petits franchissement de ruisseaux... On s'est régalé ! Pas de douleur particulière dans les bras (merci la suspension et le frein hydraulique à l'avant !) Et pour se requinqueren bas ? Un bon gros barbeuc ! Poulet, Chorizo, frites, riz... Le tout avec la piscine ! What else ! Puis c'est déjà l'heure du retour. Heureusement la remontée se fait en minibus sur la nouvelle route. Cela nous prendra quand même 3 heures. Arrivé à La Paz on rejoint Adèle pour qui la ournée détente s'est passé comme sur des roulettes, et au salon de manucure : c'est mignon n'est-ce pas? Ca y est, on est officiellement des « death road survivor » !
Après ces nouvelles belles émotions, la tête encore remplie de ces beaux paysages, on va se coucher avec nos amis... "Et puis Paulette !" Ou quand l'expression « Adèle en a chié » prend tout son sens ! Une envie qui trottait dans nos petites têtes, un défi qu'on s'était lancé un peu en rigolant, mais qui est vite devenu un objectif pour apporter un petit grain de folie supplémentaire à ce fabuleux voyage ! Mais c'est une expérience qu'on voulait partager (on avait surtout les chocottes de le faire tout seul oui !), et qui d'autre que Marine et Guigui pour le tenter ? Donc, sur les recommandations de Jérôme et Malo, on a désigné notre prochaine cible : le Huayna Potosi ! C'est un 6000m considéré comme « facile », ou en tout cas abordable pour des novices en alpinisme. Car oui, il y a 5h d'ascension sur glacier, c'est à dire utilisation de crampons et piolet ! Sur les conseils d'autres voyageurs, on a choisi l'agence « High Camp Lodge» ( http://www.highcamplodge.com ). On y a trouvé un super rapport qualité/prix : Du bon matériel et des guides chevronnés ! En parlant de matériel, ils nous ont fourni : Chaussures d'alpinisme, crampons, jambières, piolet Mais aussi : gants, veste, salopette, veste et pantalon en polaire, cagoule... Un bon équipement en somme, mais tout ça il faut le porter : ça vous charge un sac ! Surtout quand vous devez porter la moitié de l'équipement de madame car elle est malade... On a opté pour l'option 3 jours / 2 nuits. On est 6 inscrits, et pour chaque binôme : un guide. Voila pour l’organisation, maintenant c'est le départ ! Jour 105h00 : Départ. Comme souvent depuis qu'on est arrivé, un bloqueo nous a obligé à quitter La Paz à l'aube. Après 2h de minibus, on arrive au camp de base, à 4800m d'altitude quand même ! C'est marrant de se dire que, finalement le Mont Blanc c'est pas si haut ;-) ! 13h00 : Après avoir mangé un bon déjeuner (pollo con papas...), on prépare nos sacs et on suit nos guides qui nous conduisent vers le pied du glacier pour l'après midi entraînement. Ils nous apprennent à nous habiller (il faut mettre toutes les couches dans le bon ordre) et à chausser les crampons. On a l'aire de poules qui viennent de trouver une brosse à dents avec nos crampons et piolets ! Pourtant ça a l'air tellement facile quand on voit les guides, on a l'impression qu'ils pourraient aller taper un foot sur la paroi ! Pour nous, c'est pas aussi gracieux... La technique pour marcher avec cet équipement : le canard (très volatile cette description): avec les jambes écartées pour pas se marcher sur les crampons ! C'est pas forcément esthétique (ça fait vraiment vilain petit canard pour le coup) mais ça a le mérite d'être efficace ! On marche tranquillement sur du plat, puis du moins plat, et puis du bien raide ! C'est fou comme ça accroche ces picots ! Et on est bien content d'avoir un piolet pour faire troisième point d'équilibre ! Faut juste pas se l'enfoncer dans le pied... Et pour finir en rigolant : escalade d'un mur de glace ! Mais là c'est juste pour le fun car ce n'est pas prévu au programme de l'ascension. Enfin on espère... 17h00 : Retour au campement de base pour une ptite sieste, un dîner et un dodo à 4800m ! Heureusement qu'on a des boules quies parce que ça ronfle sévère ! Jour 208h00 : Réveil. Après une nuit assez...sonore, on prend un ptit dej, on repart pour une sieste, nouveau déjeuner et on s'équipe pour rejoindre « el campo alto » à 5130m d'altitude. 12h00 : Départ. Malgré l'altitude c'est censé être une formalité car 2h de rando sur sentier. Mais c'est là que tout se complique pour Adèle : à peine 5mn de marche que son estomac, qui montrait quelques mauvais signes depuis le matin, se réveil et demande à voir la sortie... Première pause toilette donc, on reste avec notre guide pendant que le reste continue à progresser. Dix minutes plus tard : rebelote ! Je vous raconte pas la tête d'Adèle. SI je vous raconte : on dirait qu'elle a enfilé un masque de sorcière pour Halloween tellement les traits de son visage sont triturés ! La tête d'Eloy, notre guide, n'est pas mal non plus : il se demande se qu'on est venu faire dans cette galère et nous demande si on se sent réellement capable de monter. Adèle prend son courage (et son pantalon) à deux mains et on continue. 14h30 : Arrivée au High camp. Doucement mais sûrement, on arrive au dernier campement, avec 30 bonnes minutes de retard sur nos compagnons. Le programme à partir de là ? Petite visite des alentours pour ceux qui veulent, mais surtout repas et repos car dodo à 17h00 pour un levé à 00h00 et un départ pour le « big push » à 01h00 tapante pour 6 heures d'ascension ! Pour tout le monde, c'est tisane à volonté ! Et de préférence camomille pour se reposer et maté de coca au petit déj pour lutter contre le mal de l'altitude et se réveiller. Adèle, dont le ventre fait toujours des siennes a droit à un traitement de faveur: le guide a recueilli une plante spéciale sur le chemin et en fait une infusion qu'elle avale plus qu'elle déguste. Une autre française lui propose ses médicaments. Pendant qu'elle se repose j'en profite pour prendre un peu de hauteur et photographier notre objectif de demain qui joue à cache-cache avec les nuages. Mais le coucher de soleil vaut son pesant de cacahuètes! 16h00 : dîner. On nous conseille de ne pas trop manger à cause de l'altitude (le processus de digestion consomme de l'oxygène et de l'énergie) mais c'est plus fort que moi : j'ai une espèce de fringale ! 17h00 : Dodo. Pas facile de s'endormir vu l'heure, et puis il y a un peu de stress qui, lui aussi, monte. 22h00 : Je savais que j'aurais pas du boire autant de tisane... ya plus qu'à sortir du duvet, enfiler la salopette et la veste car dehors ça meule ! Et oui, à plus de 5000m d'altitude les nuits sont froides ! Jour 3 00h00 : Réveil. La nuit a été compliquée mais on sent l'excitation monter pour tout le monde. Petit déj au maté de coca (pareil : je mange comme 4, comme si c'était le dernier ptit dej de ma vie!) et on s'équipe ! Adèle va moyennement bien, mais ça pourrait être pire : la fille qui l'a dépannée en médoc la veille est au bord du gouffre : elle a été malade toute la nuit et c'est pas fini... Elle tentera quand même l'ascension mais devra s'arrêter à 5800m à bout de force. Ce sera son deuxième échec à ce sommet... 01h00 : Top départ ! Chaque binôme est encordé à son guide. A la frontale, on ouvre la voie avec Adèle. Tout se déroule tranquillement la première heure sur les cailloux même si les chaussures d'alpinismes sont un peu raides. On arrive au début du glacier et on chausse crampons, piolets, casques: la ça devient sérieux. Le guide est devant, Adèle au milieu et moi derrière. Beaucoup de concentration dans les rangs. Tout le monde se donne rendez-vous là haut dans 5h. On est gâté par la météo : le ciel est constellé d'étoiles, il n'y a pas de vent. On a l'impression d'être dans un autre monde : des petits points de lumière avancent en file indienne, au ralenti, sur cette surface blanche. On aperçoit au loin les lumières de La Paz. Mais le ventre d'Adèle recommence à faire des siennes : elle a de vilaines crampes d'estomac... On s'arrête déjà pour une pause. Et elle angoisse un peu car la c'est pas évident d'aller au petit coin : nulle part ou se cacher et en plus on est équipé avec harnais et combi... Après deux autres arrêts et alors qu'on commence à prendre un peu de retard sur nos camarades (dont Marinne et Guillaume, très en forme), le guide lance un ultimatum à Adèle. Pas pour lui faire peur mais pour lui expliquer les différents cas de figures qui se présentent :
Et elle choisit finalement de continuer la petite! A partir de ce moment là elle sort un mental d'acier, bien trempé ! Au prix d'une volonté de fer, en plus de serrer les dents elle serre les fesses et continue la monté ! Au passage on dépose un couple d'allemands à l'agonie : à chaque pas le gars pose un genoux à terre... En comparaison je trouve qu'Adèle pète la forme ! Malheureusement pour eux ils n'atteindront pas le sommet (ils étaient parti sur 2 jours: manque d'acclimatation). « La nuit, tous les chats sont gris ! » Et ben ça marche aussi avec les crevasses ! On ne se rend pas vraiment compte des obstacles. Il y a quelques passages délicats :
07h00 : Dernière pause à 100m de l'arrivé : on tient le bon bout ! Et puis voilà : on est au sommet du Huayna Potosi ! On croise et on félicite Marinou et Guigui qui nous laissent leur place. Le soleil est déjà en train de se lever, la vue est... waouh ! C'est une sensation incroyable : on a l'impression de surplomber le monde ! On est à un peu plus de 6000m d’altitude, l'ombre du Huayna Potosi se dessine presque jusqu'à l'horizon sur l'altiplano derrière nous. On voit le lac Titi-caca au loin... Quelle récompense ; On en avait le souffle coupé! Ou était-ce à cause de l'altitude ? Le sommet est sur une arrête en devers : il vaut mieux faire attention à ne pas tomber. Et moi qui ai le vertige j'étais tellement zen ! Aucune peur, comme drogué. Je ne sais pas si c'était du à l'altitude. Le guide m'a quand même fait m’asseoir, au cas ou... 07h15 : Quelques photos et puis s'en va. On serait bien resté plus longtemps mais il y a du monde derrière nous qui aimerait aussi profiter de ce moment. Je passe devant et le guide derrière. Je me sens pousser des ailes. Le guide me fait ralentir, on rejoint nos deux comparses et on fini les 3h de descente ensemble, sous un radieux soleil ! 10h00 : Retour au Campo Alto. Adèle va se déshabiller aux toilettes et craint le pire : avoir repeint l'intérieur de sa combi... Mais il n'en est rien ! Deuxième victoire pour elle ! On s'enfile une petite soupe, on refait nos sacs et on redescend vers le camps de base. Le chemin n'est pas dur (c'est le même que la veille), mais on a plus de 9h de marche dans les jambes, et on fait bien attention à ne pas se blesser maintenant. 12h00 : ça y est, on est arrivé au camps de base ! En dernier repas et puis s'en va ! Deux heures de ronflette dans le van et on est de retour à La Paz; exténués mais ravis! Quelle aventure ! Je m'attendais à plus dur. Ce n'est pas pour me jeter des fleurs mais finalement le chemin est bien tracé, il n'y a pas beaucoup de parties délicates et notre acclimatation était top ! Et encore chapeau à Adèle ! Elle a fait preuve d'une sacrée volonté et elle a mérité toute notre admiration ! C'est bien une Brants! Et aussi une Lamberton! Quel plat pour célébrer au mieux une ascension réussie ? Une raclette ! Et oui, on a trouvé un ptit resto suisse qui propose quelques délices hyper-caloriques mais aux combien bons pour le moral ! Une raclette donc, avec un super fromage, mais sans charcuterie... On ne peut pas tout avoir !!! Et comme cadeau pour marquer le coup ? On a dessiné sur ordi un logo qu'on a fait brodé dans une boutique et hop : cousu sur la polaire pour se la pêter ! Vu le nombre de personnes qui nous ont demandé où on l'avait trouvé on se demande comment ça se fait qu'il n'était pas en vente en ville. Quoi que, vous trouverez peut-être le notre à la vente dans les rues de La Paz ! Pour l'anecdote: sur notre groupe de 6 personnes nous avons tous réussi l'ascension! Nous avons rencontré à La Paz un groupe de 12 personnes qui l'ont tenté quelques jours après: seulement 2 ont atteint le sommet... Pas si facile que ça au final! Capitale la plus haute du mondeUne ville en pente. Son centre se trouve à 3600m d'altitude, et le quartier d'el Alto, perché sur l'altiplano, culmine à 4000m ! C'est d'ailleurs sur el Alto que se trouve l'aéroport de la ville. Et pour les personnes qui sortent de l'avion : point d'acclimatation ! On a rarement vu des personnes courir en sortant de l'avion, ou alors pas longtemps. Le trajet entre Sucre et La Paz laissera un petit goût pimenté à Adèle ! Il faut dire que le trajet n'a pas été de tout repos, surtout pour elle. Car moi, après avoir avalé deux beignets et visionné un film dans le bus (chose assez rare finalement sur ce voyage), j'ai vissé les boules « qui est-ce » dans les oreilles et installé mon masque de nuit (Alex petite dédiasse!) : c'est parti pour un gros dodo jusqu'à La Paz! Pour Adèle ça a été un peu différent... De ce qu'elle m'a raconté (car oui j'ai vraiment bien dormi) : une tourista lui a tenu compagnie toute la nuit ! On avait un peu anticipé le problème : on avait choisi un bus avec des toilettes. Sauf que lorsqu'Adèle a demandé à aller aux toilettes on lui a refusé l'entrée : c'est juste pour la petite commission ! Mais quand vous avez des écoulements de ventre, difficile de jouer la montre... C'est là qu'elle a repensé à l'histoire de notre ami Simon il y a 9 ans dans le Salar d'Uyuni, bloqué 3h dans le véhicule avec une tourista, et dont le visage a affiché des couleurs qui sont encore aujourd'hui inexistantes sur le nuancier de peinture Seigneurie ! Heureusement pour Adèle : notre bus avait un problème de radiateur (les bus Boliviens étant reconnu mondialement pour leur fiabilité). Anecdote : oui, pour refaire le niveau on a vu des mecs en pleine nuit aller marcher 30mn A/R pour remplir des bouteilles d'eau à la rivière... Enfin: Adèle les a vu car moi je dormais paisiblement! En harcèlent le chauffeur et grâce aux nombreux arrêts du camion, Adèle a pu faire ses nombreux « arrêt toilette », malheureusement tout ça a laissé des traces (au propre comme au figuré)... Bref : on a pas vécu le même voyage et elle était plus que ravi de pouvoir se poser dans une chambre une fois arrivé à La Paz, même s'il devait faire 10°C dans la chambre. Je reviendrai juste sur une petite tourista qui m'a frappé à Sucre. Comme en Birmanie pas de mal de bide mais le besoin d'aller aux toilettes. Même traitement : Smecta + Antibio. Même effet : Gros dodo (16h d'affilé quand même : appelez moi rondoudou) et puis plus rien ! Pas comme Alex à Potosi il y a huit ans qui voyait des éléphants roses (il voyageait avec Simon : des vacances qu'ils n'ont pas oublié!) ! La ville n'a pas le même charme que Sucre, mais c'est quand même sympa de s'y promener. Il y a de beaux bâtiments, de supers panoramas... Il y a surtout plein d'activités alentours (ballades, alpinisme, vélo de descente...)! Bon, le ministère du travail garde quelques séquelles de la dernière grève... Comme quoi il n'y a pas qu'en France que ça arrive. N'empêche ça donne un petit côté artistique a ce bâtiment si austère! Pour se déplacer dans cette ville toute en hauteur : on a pris les œufs ! Non, pas ceux mimosa : le téléphérique ! D'ailleurs ça fait bizarre de monter dedans sans ses skis ! On a comme d'hab arpenté les marchés. - Le marché central : un vrai labyrinthe sur plusieurs étages, un plaisir de s'y perdre, un régal de tout goûter ! Tout ? Non, on a pas réussi, mais c'est pas faute d'avoir essayé ! Du maïs, du cochon, du fromage, du quinoa (en solide, en liquide), de la salade de fruit... - Le marché aux souvenirs (en fait les rues touristiques de La Paz) : des pulls avec des lamas en veux-tu en voilà ! - Le marché aux sorcières ! Oui oui, vous avez bien lu : aux sorcières ! Pourquoi ? Suffit de regarder leurs boutiques : des amulettes, des statuettes... et surtout : des fœtus de lamas ! Il semble que c'est une tradition porte bonheur lorsqu'on a une nouvelle maison : ce n'est pas la pendaison de crémaillère mais l'enterrement d'un fœtus de lama ! - Le marché à El Alto : le plus grand marché d'Amérique du sud ! Attention aux pickpoket ! De toute façon si vous vous faites voler quelque chose il vous suffira de revenir quelques jours plus tard pour essayer de le retrouver à la vente sur le bord de la route. Si si : c'est arrivé à des gens qu'on a rencontré ! Ils sont partis se promener au marché pour acheter un téléphone (ils s'étaient fait voler le leur quelques jours plus tôt). Ils sont finalement tombés nez à pied avec l'appareil photo d'une copine à eux ! Comment ils l'ont su ? 10 photos restantes sur la mémoire interne de l'appareil ! Après d'âpres négociations avec le vendeur qui était prêt à le leur rendre pour 200€ quand même (faut pas déconner: bizness is bizness!), ils sont finalement repartis avec l'appareil gratis! Ironie du sort ? Ils se sont fait voler leur porte feuille au niveau du téléphérique... La ville est entourée de sommets mythiques (en tout cas pour les boliviens) : on peut voir notamment l'Illimani (6438m) qui semble veiller sur la ville. Et de l'autre côté, un peu plus loin : le Huayna Potosi (6088m). C'est d'ailleurs ce sommet, un des mythiques 6000m, auquel nous nous sommes attaqué quelques jours plus tard (sur les recommandations précieuses de Jérôme & Malo).
Mais ça, c'est dans le prochain épisode ! D'abord, il faut bien s'acclimater, se reposer... et s'équiper ! Nous qui venons de la ville rose de Toulouse (roase comme le prononce si joliment Marine), nous décidons de visiter la ville blanche avant de nous mettre au vert: Sucre (à prononcer Soucré). Toujours avec nos deux compagnons, on a décidé de se baser dans la capitale de Bolivie (et non, ce n'est pas La Paz!) pour quelques jours pour recharger un peu les batteries. Ca tombe bien : On y a rejoint d'autres amis (Joël et Vanessa) , la ville est très agréable, les monuments dans le centre ville sont superbes! Et puis la ville n'est perchée qu'à 2800 mètres d'altitude... Beaucoup de monuments blancs donc, et des bâtiments où l'on peut monter sur les toits pour avoir des superbes points de vue sur la ville! Il faut rappeler que la ville est classée au patrimoine de l'humanité à l'Unesco! Le marché de Sucre est bien grand ! D'ailleurs on y a trouvé des produits qu'on ne pensait pas trouver ici : fromage de chèvre, gratons de cochon, chorizo, chocolat... quand je vous dit que « Le gras c'est la vie » ! En juin il y a une date que je ne dois pas louper : l'anniversaire de madame ! On a mit toute la petite troupe française aux fourneaux. Ce qu'on a sortis : guacamole, tartines Sucré-Salé chèvre/miel, salade tomate feta et bien sur : le gâteau au chocolat ! Le plus compliqué : faire un gâteau au chocolat sans four... Mais la magie d'internet a fonctionné : j'a trouvé une recette de fondant au chocolat sans cuisson : un régal ! Quelques excès plus tard, Adèle ouvrait ses cadeaux : pull Bolivien (qu'elle avait vu à Uyuni, pas acheté et regretté!), chapeau, chocolat, bonbons, pop-corn... Tout Adèle résumé en quelques cadeaux finalement ! Et parfait pour remonter le moral lors des futurs randos. Chapeau basDans les endroits sympas à visiter en ville il y a la fabrique de chapeaux. Il ne faut pas hésiter à pousser les portes de l'usine pour y accéder. La visite est gratuite et se fait le matin. On découvre l'intégralité du procédé : du lavage de la laine à la confection de rouleaux appelés feutrine, la découpe, la coloration, les différentes mises en formes, jusqu'aux finitions ; Très intéressant et bien expliqué par notre guide qu'on a senti passionné par son métier! Avant de sortir on passe par la petite boutique ou il y a une belles diversité de formes, couleurs, tailles... Il y en a pour tous les goûts. Et la qualité est top (Jérôme, si tu nous lis) pour un prix plus que raisonnable. Résultat des courses : on est ressorti de là avec un couvre chef chacun ! Là on a dit : « chapeau » ! Légèrement excentré de la ville il y a le « parque crétacée » : un petit musée des dinosaures. Il y a été construit suite à la découverte de traces de dinosaures sur le flanc d'une colline dans une carrière. Ce qui est assez cocasse c'est que ces traces ne sont pas à l'horizontale mais quasi à la verticale ! La tectonique des plaques (à ne pas confondre avec la dance) étant passé par là. L'état de conservation est impressionnant ; De nombreuses couches de sédiments sont venus protéger ces empruntes millénaires (millionnaires?). Autre endroit intéressant : le cimetière. Ca tombe bien : on a eu du temps pour le visiter ! Vous avez peut-être entendu chanter dans les églises « plus près de toi mon Dieu... » (dont la version laïque est « un peu plus près des étoiles »...) ; Les boliviens ont pris ça au pied de la lettre : ce ne sont pas des pierres tombales, mais des murs tombales ! Les cercueils sont insérés dans des logements prévus dans les murs. Avantage : un gain de place non négligeable pour ce cimetière de ville. Inconvénient : ceux qui doivent changer l'eau des fleurs en haut du mur ont besoin d'une échelle... Avez-vous déjà eu envie de vous faire cirer les pompes ? Nous oui, et comme il y a plein de cireurs dans les rues on a craqué. Adèle a donc ouvert le bal. On a eu un peu de mal à expliquer la couleur de cirage au bon monsieur, ce qui fait qu'elle est ressortit avec des chaussures de rando rouge ! On a bien rigolé ! En fait Adèle pas trop mais moi beaucoup; dans la rue elle avait l'impression que tout le monde la regardait dans ses chaussures. Ne voulant pas me retrouver moi aussi avec les chaussures de bozo le clown, je me suis mis d'accord avec le cireur sur la couleur du cirage AVANT de commencer. Et j'ai opté pour la couleur naturelle : impec ! Au moins maintenant on sait rapidement reconnaître nos chaussures dans la chambre ! On a fait une nouvelle très belle rencontre : une famille alsacienne en tour du monde ! Les parents avaient déjà vécu cette expérience en amoureux dix ans auparavant et ont décidé de réitérer le voyage avec leur deux pétillantes filles ! Ca donne des idées !
En attendant, on file! On a continué la route vers Potosi avec nos compagnons à l'accent très chantant, Marine & Guillaume, qu'on peut maintenant appeler nos potes aussi! Pour y arriver on a du affronter l'un des nombreux « bloqueo », qu'on peut traduire par blocage ou grève. Souvent c'est pour manifester contre la fermeture du resto qui vend les meilleurs poulets de la ville. Là c'était pour des problèmes liés aux transporteurs. Le bus nous a déposé un peu avant l'entrée de la ville, à l'endroit où se trouvait le blocage, et de l'autre côté des taxis attendaient sagement leurs futurs clients ! Et ils n'ont pas trop à forcer l'argumentaire : la ville est perchée à plus de 4000 mètres d'altitude et les rues sont en pente qu'on a du mal à qualifier de douce... on a donc craqué! La ville est chargée d'histoire. Potosi était il y a quelques siècles une des villes les plus importantes du monde grâce à ses mines d'argent ! La ville était aussi peuplée que Madrid et Londres à l'époque, c'est dire ! Mais cette ville qui est classée au patrimoine mondial de l'Unesco est menacé à plusieurs niveaux : les nouvelles constructions en ville ne respectent pas les règles fixées par l'Unesco, et la montagne qui abrite la mine est un véritable gruyère qui risque de s'écrouler si rien n'est fait. Potosi était aussi LA capitale mondiale de la monnaie, là que se frappaient les pièces en argent. A ce sujet il y a le musée « casa de la moneda » qui mérite une visite ! On y apprend plein de choses intéressantes et des anecdotes à sortir en soirée pour en mettre plein la vue à ses convives ! Quelques unes qu'on a retenu? - Le signe dollar viendrait de là bas (mythe ou réalité?) ! Les pièces frappées à Potosi superposaient les lettres PTSI... Avec quelques décalages et simplifications dans le temps, le signe $ américain comme on le connaît serait nait ! - La construction de ce qui est aujourd'hui le musée : un gouffre à pognon ! Le roi d'Espagne ne comprenait pas comment le prix de cet établissement explosait ! Non qu'il ait commandé un château, mais il n'avait pas anticipé qu'à cette altitude, les arbres ça ne pousse pas ! L'acheminement du bois a donc été le plus gros pôle de dépense pour cette construction. - Un proverbe local raconte qu'avec tout l'argent extrait des mines depuis le début de son exploitation on pourrait construire un pont en argent reliant la Bolivie à l'Espagne ! Un autre proverbe raconte également qu'on pourrait construire le pont retour avec les ossements des esclaves morts pour l'exploitation de ces mines... Mine de rien: L'argent ne fait pas forcément le bonheurParler de la mine c'est bien, la visiter c'est mieux ! Et ce n'est pas les agences qui manquent. On a opté pour une petite qui nous a bien vendu ses prestations (et pas trop cher). On commence par s'habiller : bottes, pantalon, veste et casque avec frontale. Ensuite on file au marché pour faire quelques ptites emplettes : feuilles de coca, cigarettes, alcool à 90° (à boire) et dynamite ; Blanche Neige n'a qu'à bien se tenir : les mineurs arrivent ! On a droit à quelques explications puis on entre dans l'antre de la « Pacha Mama » . Faut pas être claustro ! C'est pas haut, il y a des bouts de bois qui soutiennent murs et plafonds, des échelles pour passer à des niveaux inférieurs (ou supérieurs) : un vrai labyrinthe à trou, bref : un gruyère ! D'autre diraient : « C'est une mine quoi ! ». Il y a toujours des mineurs qui y travaillent, dans des conditions difficilement qualifiables... Et pour des revenus... Il y a des statues disposées un peu partout dans la mine à qui on fait des offrandes. Comment ça fonctionne ? On leur clou une cigarette au bec qu'on allume, et surtout on leur verse un peu d'alcool à 90° puis on boit le reste ! Donc le but c'est de ne pas trop en verser sur la statue pour en avoir plus à boire ! Le guide ne nous l'a pas dit explicitement mais c'est ce qu'on a compris en le voyant faire et surtout quand j'ai été un peu généreux avec l'offrande. Notre guide, après avoir fait autres quelques offrandes, prépare la dynamite, la met en place, demande un coup de main et c'est Guigui qui s'y est collé ! Mais au moment d'allumer la mèche (l'allumette était déjà craquée), un mineur a débarqué et vient nous passer un sacré savon ! Sauf que le mineur était complètement bourré (trop d'offrande certainement). Il nous a amené vers ses 2 collègues et on a vu notre guide qui commençait à se liquéfier. La scène était surréaliste : un mineur bourré (et un peu agressif) qui nous sermonne, un mineur qui continue de travailler avec sa brouette, et à côté le dernier mineur : simplet ! Petite mine, des gestes de zombie, pas un mot et des yeux aussi frais qu'une huitre du salar d'Uyuni ! Pour calmer le jeu ? Un peu de feuilles de coca, quelques cigarettes... et de l'alcool à 90°! Quand on vous dit que ça soigne tout, même les tensions! On a quand même pas fait les fiers car c'est compliqué de trouver la sortie tout seul... On a continué un peu la visite mais « Simplet et le bourré » ont continué à nous suivre. Notre guide ne parvenant pas à se défaire d'eux, on a préféré écourter la visite. Souvenirs donc assez forts de cette visite : on peut dire qu'on en a eu pour notre argent ! Comme à notre habitude on a arpenté le marché pour se remplir les yeux et les narines de couleurs et senteurs locales. Et on a pas été déçu ! On a aussi cherché dans la ville la spécialité locale : la k’arapulca, une soupe très consistante dans laquelle on plonge une pierre chaude pour la maintenir à température ! Un régal, même à 9h du mat ! Potosi c'est fini ! On va redescendre un peu en altitude en rejoignant Sucre (qui reste quand même à 2800 mètres d'altitude) !
Cela fait parti des sites qu'on avait coché lors de la préparation de notre tour du monde. C'est donc tout excité qu'on a abordé l'aventure haute en hauteur (et couleurs) ! On a pris un tour direct depuis San Pedro de Atacama : la note n'est pas beaucoup plus salée ;-), on ne perd pas de temps et on fait le trajet à l'inverse de la majorité des touristes qui eux viennent de la vile d'Uyuni. On part toujours en bande, à 6 cette fois ! A croire qu'on ne se quitte plus. Mais pourquoi changer une équipe qui gagne ? Jour 1: Geysers et bain chaudOn arrive à la frontière Chili-Bolivie, perchée à 4000m d'altitude, qui n'est autre qu'un bureau avec une barrière (rien à voir avec les barbelés qu'on peut trouver entre les USA et le Mexique...). Le temps d'un petit coup de tampon et on change de pays ! Et de voiture aussi : on embarque pour 3 jours à bord d'un 4x4 7 places avec Pablo notre chauffeur! Tous les tours se font à bord de ce genre de gros véhicule. On a l'impression de se retrouver sur le Dakar à des moments. Il est d'ailleurs passé là en janvier dernier. Premiers sites : Laguna blanca & Laguna verde. Tout est dans le nom ! Il y a le magnifique volcan Licancabur qui culmine derrière à presque 6000m. On est ensuite enfilé le maillot pour se réchauffer dans une piscine thermale à 4400m d'altitude. Je dis « on » mais j'étais le seul à me mouiller ! L'eau était pourtant délicieusement chaude (et chaleur constante, pas comme vers Atacama où on poussait des petits cris quand l'eau nous cuisait), et la vue top ! Il y a juste la différence de température à la sortie qui a faillit me faire tomber dans les pommes ! Le coin connaît une belle activité géothermique : plus loin sur la route et à plus de 4900m d'altitude : des geysers et des boue bouillonnantes ! Les geysers ont une sacré puissance et chaleur ; j'ai mis mon pied pour laver le dessous de mes chaussures et un petit courant d'air est passé dans mon pantalon : j'ai eu chaud aux fesses ! On a continué à rouler en traversant des paysages lunaires : du sable, des pierres, des montagnes pelées... Après avoir pris possession de nos chambres et déjeuner dans une « auberge » à 4800m, on file vers la Laguna colorada (là aussi c'est comme le « port salut »). Le ciel bleu, les herbes jaunes/vertes, les pierres grises, l'eau bleu/rose.. Une palette de couleurs à faire pâlir Néruda ! Rajoutez à cela quelques flamant roses et des lamas à pompons et vous obtenez un paysage d'un autre monde ! Jour 2Après une nuit un peu rude (4800 mètres tout de même), on commence la journée par la visite du fameux « arbol de piedra » (arbre de pierre pour ceux qui n'auraient pas compris) ; des cailloux qui sortent du sable avec des formes plus particulières les unes que les autres, dont un fameux arbre. Un vent glacial nous met la goutte au nez par contre. La suite de la journée ? Un enchainement de lagunes avec des couleurs toujours envoutantes, des flamants roses à n'en plus finir, et la découverte d'un lapin croisé avec un écureuil ! Pas farouche la bestiole d'ailleurs ! Le soir, après avoir traversé des champs de Quinoa e friche (ce n'était pas la saison et oui, il semble que ça se cultive dans le désert...), on arrive à notre hôtel de... SEL ! Oui oui : tout est en sel : les murs, les lits, les tables et tabourets... sauf le toit et les sanitaires, allez savoir pourquoi... Une bonne chose : c'est qu'on a pas à chercher très loin pour assaisonner son plat. Autre chose : ça isole très bien du froid ! Mais pas du bruit... Romain a faillit assommer un mec bourré qui arrêtait pas de beugler ! Pas de pollution lumineuse : les étoiles sont magnifiques et on peut voir la voie lactée. Mais on avait pas de chinois avec nous pour prendre de superbes photos de nuit (cf le désert de Gobi en Mongolie). Jour 3Debout très tôt le matin pour aller observer le levé de soleil sur le salar : magnifique ! On ne voit absolument rien à l'horizon : c'est plat de chez plat ! Nos ombres s'étirent sur des dizaines (centaines?) de mètres. On en profite pour faire les fameuses photos avec des perspectives incroyables ! Ensuite petit déjeuner devant l'ile pescado avant de la visiter. Point de poisson mais de nombreux et énormes cactus ! Et du sommet de la colline : une vue à 360° sur le salar qui semble s'étendre à l'infini ! Des drapeaux sont à disposition pour faire quelques photos souvenir. Visite d'un autre hotel de sel installée en plein milieu du salar, et juste à côté un monument érigé pour le Dakar (qui passe dans la région de temps à autre). Pablo nous explique durant la saison des pluies, le salar a des aspects bien différents : une couche d'eau recouvre le sol qui devient un vrai miroir : difficile de différentier le ciel et le sol. Mais ça peut aussi devenir un vrai bourbier ! Mais c'est aussi à cette période qu'ils ramassent le sel, un peu comme dans les marais salant de l'ile de Ré ! Dernière arrêt dans le salar sur un marché et musée du sel, puis direction le cimetière de train ! Le temps semble s'être arrêté : des trains qui ont plus de 100 ans sont entassé sur une ancienne ligne de chemin de fer. Manquait plus qu'on voit débarquer Lucky Luke ! Faute de chapeau, je l'ai joué à la Mad Max. Trois jours ça passe vite, surtout quand les paysages sont aussi spectaculaires !
Ca restera vraiment un des gros souvenirs de notre voyage. |